Les Rencontres photographiques d’Arles, festival prisé de l’été, tout comme deux autres A – Avignon (pour le théâtre) et Aix (pour le lyrique) –, et festival sacrifié l’an dernier sur l’autel viral (tout comme les deux autres A), aura bien lieu: ce sera sa 52e édition, ce sera «un été des lucioles».
Et Lëtz’Arles, ou la programmation luxembourgeoise associée aux Rencontres photographiques, aura également bien lieu, du 4 juillet au 26 septembre.
C’est une nouvelle réjouissante, d’autant que pour ceux qui ne pourront se déplacer – notez que les Rencontres photographiques sont pilotées par Christoph Wiesner, qui remplace Sam Stourdzé, désormais nommé directeur de la Villa Médicis –, c’est l’expo qui viendra à eux: son retour au Luxembourg, au Konschthal Esch précisément, est prévu d’octobre 2021 à début 2022 (histoire d’ajouter une pierre à l’édifice de l’Eschoise capitale européenne de la culture).
Une bonne nouvelle en cachant souvent une autre, notez que les deux artistes sélectionnés par/pour Lëtz’Arles, 4e édition, et qui exposeront dans la chapelle de la Charité – lieu d’ancrage de l’asbl depuis sa fondation en 2016 et que préside Florence Reckinger –, les deux artistes, donc, à savoir: Lisa Kohl et Daniel Reuter, exposent aujourd’hui à Luxembourg.
Daniel fait découvrir Oversees, travail ancré dans le contexte géographique de l’Islande où l’artiste s’est installé, ce, à la galerie Nosbaum Reding, depuis le 22 avril jusqu’au 12 juin. Quant à Lisa, elle sera présente à Neimënster, avec Land(e)scape, à partir du 29 avril, ce, dans le cadre du Mois européen de la photo, dont le plantureux programme se répand partout, dès ce week-end, jusqu’en automne.
De photographie(s), on n’a donc pas fini d’en parler. Ni de paysage(s).
Alors, puisque Lëtz’Arles vient de dévoiler son programme – parrainé par le Fonds stART-up de l’Oeuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte, le ministère de la Culture, Kultur lx et bien sûr le CNA – , jetons-y un oeil.
«Les projets de Daniel Reuter, né en Allemagne en 1976 mais vivant entre le Luxembourg et l’Islande, se conçoivent dès le début comme un livre. L’artiste s’intéresse à des questions identitaires développées à partir d’un paysage, auquel il greffe une interprétation politique ainsi qu’un filtre autobiographique». Pour Arles, son projet, mené de 2016 à 2020, nous conduit au Chili, à Providencia, un quartier de Santiago – auquel le travail emprunte son titre – où son intérêt pour l’histoire des habitants se traduit en portraits, avec, dans leurs récits, l’incidence de la topographie, des détails architecturaux, des arbres, des feuillages, des clôtures…
Dans la chapelle de la Charité, Daniel Reuter, curaté par Michèle Walerich, «exposera des grands formats dans un cube hexagonal transparent, sa présentation sera donc celle d’une installation… sculpturale».
Lisa Kohl, née en 1988, Dudelangeoise comme sa commissaire d’expo, Danielle Igniti, «est une perfectionniste», formée d’un côté aux arts visuels à La Cambre (en Belgique), «une école visionnaire, branchée sur la création transversale, réputée pour son esprit critique» et, de l’autre, à la sculpture, via le Burg Giebichenstein à Halle (Allemagne), induisant «un goût de la rigueur». Et ces deux aspects infusent dans le travail de Lisa, intitulé Erre, «qui brasse des sujets difficiles comme les frontières, l’exil, l’exclusion, mais qui, néanmoins, nous touchent par leur beauté, par l’aspect esthétique conjugué à la dimension humaine» – photo ci-dessus: Shelter, Los Angeles, Etats-Unis, 2019 © Lisa Kohl.
«Entre réel et poésie», dit Lisa. Qui «a su s’approprier et s’imposer dans le lieu arlésien, la chapelle de la Charité», précise D. Igniti, en ajoutant: «c’est génial que son travail revienne à Esch, qui est aussi une région de frontières, donc, ça fait sens».
On entend déjà les cigales…
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